« Le syndicat est par essence, un acteur central de la décarbonation des chantiers » une interview de Davy Guillemard, Président du Seimat
Elu président à l’occasion de l’Assemblée Générale du Seimat le 24 mai dernier, Davy Guillemard, président de Volvo CE France nous présente sa feuille de route et ses priorités d’action à la tête du syndicat des entreprises internationales des matériels et services de travaux publics, mines et carrières, bâtiment et levage.
Charlotte Divet – PUBLIÉ LE 02 JANVIER 2023 À 11H20
Voilà des mois que les tensions sur l’approvisionnement des pièces impactent l’activité. Percevez-vous, en cette fin d’année, des signaux encourageants ?
Pascal Guillemain : La raréfaction de certains composants et la hausse générale des prix des matériaux impactent toujours l’activité industrielle de nos adhérents. Les délais de production se sont même encore un peu plus allongés sur certains segments. Actuellement, il faut compter quatre à cinq mois d’attente pour les pelles hydrauliques, et près d’un an pour les chargeuses sur pneus ou les bulldozers notamment. Quant aux commandes passées aujourd’hui, nos adhérents annoncent à leurs clients des livraisons en 2024 pour une part importante de leurs gammes.
De tels délais ont-ils un impact sur les résultats ?
Pascal Petit-Jean : Nous constatons effectivement une légère contraction des ventes, mais elle ne reflète pas l’activité. Ce qui fait vivre les entreprises, c’est le chiffre d’affaires, soutenu pour l’instant par l’inflation. Cela peut sembler contre-intuitif, mais les indicateurs du marché sont bons et les carnets de commandes de nos adhérents remplis. Si les constructeurs avaient pu livrer les machines, ils auraient sans aucun doute atteint, voire dépassé, leurs objectifs initiaux.
« Sur le papier, le CA de 2023 est fait, mais cela ne prend pas en compte les paramètres exogènes »
Subsiste-t-il des doutes concernant l’atterrissage de 2022 ?
Pascal Petit-Jean : Aujourd’hui, il n’y a rien de catastrophique. En raison des problèmes de disponibilité, les ventes pour la partie terrassement lourd, sur douze mois glissants à fin septembre, accusent un léger recul de 3 % mais, sur un marché de 5 300 machines environ, ce n’est pas si significatif. Sur les matériels compacts, à fin septembre toujours, les ventes sont en retrait de 2 % mais, sur un an, elles restent identiques à 2021. Nous ne sommes donc pas sur une pente descendante.
Pascal Guillemain : Nous avons constaté un petit ralentissement des commandes mensuelles depuis la rentrée de septembre. Pour autant, le marché sera sensiblement au même niveau que l’année dernière, avec une variation qui oscille entre + 2 et – 2. On peut même dire que 2022 s’inscrit comme une année de forte activité pour la profession, dans le Top 5 des vingt dernières années.
Comment anticipez-vous l’activité sur les prochains mois ?
Pascal Guillemain : Au regard des carnets de commandes, personne n’est pessimiste. Nos prévisions pour l’année prochaine ne sont pas mauvaises. Est-ce à dire néanmoins qu’elles sont bonnes ? Sur le papier, le chiffre d’affaires pour l’année prochaine est fait, mais cette réflexion ne prend pas en compte les paramètres exogènes de la profession, à savoir, par exemple, d’éventuelles hausses des prix du pétrole, de l’acier, etc. Des conséquences économiques qui pèseraient largement sur les donneurs d’ordre et pourraient entraîner des annulations de commandes en série comme en 2009, où le marché avait subi un brutal recul de 60 % en trois mois. Fort heureusement, nos adhérents sont optimistes.
Pascal Petit-Jean : Ces dernières années, nous nous confrontons à des problèmes de marqueur. L’année 2020, perturbée par le Covid, n’est pas à prendre en référence, et 2022 n’est pas non plus un bon indicateur de l’activité des ventes de matériels. La saisonnalité qui aidait à établir des prévisions n’existe plus aujourd’hui. Tous les repères sont brouillés, même pour nos industriels.
Retrouvez l’intégralité de cette interview dans le Moniteur Matériels n°6223.
54 500 machines vendues en 2021
ParFranck -22 février 2022
En augmentation de 11 % en volume, à 54 500 unités, le marché des engins de chantier retrouve des couleurs en 2021. En valeur, il représente 2,7 Mds€, soit une croissance de 12,5 %. Si les perspectives 2022 sont bonnes, subsistent encore des incertitudes sur les capacités des industriels à livrer.
Charlotte Divet – Publié le 03 février 2022 à 10H54
Sur l’exercice 2021, le Seimat a observé une croissance des unités vendues dans tous les segments de matériels par rapport à 2020. Un marché, établi à 2,7 milliards d’euros, qui devrait encore s’étoffer cette année.
Par Tanguy Merrien, le 2 février 2022.
Avec 54 000 unités écoulées en 2021 (+11%) et générant 2,7 milliards d’euros (+12,5%), le marché français des matériels a plus ou moins recouvré son niveau de 2019. Des résultats qui permettent au Seimat d’être confiant pour 2022 puisque le syndicat voit les volumes progresser cette année encore. Mais la prudence reste de mise.